Venant d’une famille tribale africaine Ashan (ou Akan), Nanny était originaire de la côte occidentale africaine (Gana). Elle fait partie de l’histoire coloniale jamaïcaine de 1680 à 1730. On raconte qu’elle arriva en Jamaïque comme femme libre, amenant avec elle ses esclaves. Les esclaves noirs amenés en Jamaïque étaient de Madagascar, Congo, Côte d’or (Golfe de Guinée).
Les peuples Coromantie (ou Koromantee) furent les plus dominants de l’île, considérés comme de résistants guerriers, courageux et audacieux qui combattirent pour la survie de leurs droits et la liberté, refusant l’esclavage.
Les rebellions de 1655 à 1830 étaient commandées par les communautés afro-jamaïquaines vivants sur l’île, qui luttèrent contre l’oppression anglaise dont les facteurs furent la spiritualité religieuse africaine, la stratégie militaire et l’éducation des enfants. La participation des femmes fut importante, car beaucoup d’entre elles travaillaient dans les fermes et les usines.
Un des taches domestiques était l’éducation des enfants des propriétaires. L’union et le mariage entre esclaves était interdit par les seigneurs, les nouveaux-nées étaient vendus comme esclaves, les femmes étaient exploitées physiquement, victimes d’agressions sexuelles, abusées, violées. Dans les communautés afro-jamaïquaines, les femmes étaient responsables de la culture et de la production agricole alors que les hommes se partageaient la chasse des porcs sauvages. A cette époque, les fermes souffraient constamment des attaques des rebelles, dont les objectifs étaient de se procurer des aliments et de sauver des esclaves.
Avec l’esprit vindicatif, les femmes participaient souvent aux attaques, munies de machettes, elles coupaient les têtes des anglais. Les communautés marrons démontrèrent un certain africanisme dans leur structure, le respect et l’orgueil symbolisaient la nation noire guerrière avec une grande expression féministe. La reine Nanny a joué un rôle clé en tant que leader principale d’une des plus grandes ruses guerrières de Jamaïque.
Elle fut l’exemple de la lutte militaire contre les patrons des usines. Ses succès militaires percutèrent tout l’île. Les affrontements qu’elle élaborait et organisait étaient très efficaces. Pour les anglais, Nanny était une femme sauvage, qui savait organiser des embuscades, entrainait son armée avec des techniques de camouflage, couvrant ses soldats avec des feuilles et des branches. Ceux-ci attaquaient les soldats anglais, encerclés et complètement inconscients, s’effondraient sur la terre. Les soldats vivaient dans les hautes montagnes, dans des campements ou Quilombos.
Les principales entrées étaient très difficiles d’accès. Grâce à la hauteur des montagnes, ils pouvaient observer et s’approcher des camps anglais. La technique était de laisser progresser l’ennemi et de contre-attaquer les troupes anglaises en file indienne. Efficace car un grand nombre de soldats ennemis mourraient pour un petit nombre de soldats marrons.
Nanny fut considérée comme unique dans la le rassemblement des marrons dans toute la Jamaïque. Elle préserva la culture noire grâce à ses connaissances sur l’île et à sa science. Pour les jamaïquains et les marrons contemporains, le passé est une fierté. L’histoire de la Jamaïque est rapportée grâce à l’impitoyable reine qui a organisé une guérilla contre l’esclavage.
La détermination, et l’identification des noirs furent des valeurs politiques et mystiques qui furent le pilier de la construction et défense de la civilisation africaine en Jamaïque contre la domination anglaise. En 80 années de lutte en Jamaïque, jamais cela ne se reproduisit aussi longtemps.